Enfin, la Réserve fédérale américaine fait face à l’une de ses séries de décisions les plus complexes depuis des décennies. D’un côté, l’inflation ralentit, les taux réels sont restrictifs et l’économie risque de se refroidir excessivement compte tenu des longs délais de mise en œuvre de la politique monétaire qui continuent d’agir sur le système. D’autre part, l’inflation des services reste tenace, la croissance des salaires est toujours élevée et des baisses prématurées des taux d’intérêt risquent de relancer l’inflation à un moment où le marché immobilier reprend de la vigueur et où les mesures de relance budgétaire sont excessives. La Fed évalue le risque de maintenir une politique restrictive trop longtemps par rapport au risque d’assouplir trop rapidement et de manière trop agressive. Les deux directions ont des conséquences significatives sur la croissance, les marchés du crédit et les valorisations des actifs.
Face à cette incertitude, l’objectif du conseiller ne devrait pas être de faire des prévisions sur l’évolution des marchés. Les conseillers doivent rester concentrés sur ce qu’ils peuvent contrôler : comment améliorer l’expérience client et où ils peuvent apporter une valeur ajoutée pour aider les investisseurs à mieux atteindre leurs objectifs. Nous pensons que la meilleure façon d’y parvenir dans n’importe quel environnement, et a fortiori dans un environnement incertain, consiste à améliorer la construction du portefeuille. Un portefeuille résilient est un portefeuille qui peut aider les investisseurs à atteindre leurs objectifs financiers avec une plus grande certitude. Et un portefeuille résilient doit tirer parti de ce qui est généralement attribué à Henry Markowitz, à savoir : « une bonne diversification est le seul repas gratuit en finance ». Bien que le concept de diversification soit assez simple, il nécessite une volonté d’explorer de nouvelles idées et d’envisager les portefeuilles comme des ensembles de flux de rendement plutôt que comme des classes d’actifs traditionnelles.
Dans notre quête d’aider les autres à créer de meilleurs résultats de portefeuille, nous avons passé la dernière décennie à essayer de mieux comprendre comment les grands fonds d’argent allouent des capitaux. Comprendre comment les grandes institutions et les fondations investissent nous a aidés à déterminer comment concevoir notre gamme de produits afin de mieux répondre à leurs besoins. L’une des principales conclusions que nous avons tirées est que, si les rendements sont importants, la manière dont ils interagissent avec le reste du portefeuille est encore plus important. C’est le fondement de l’approche du portefeuille global qui éclaire nos stratégies d’investissement aujourd’hui.
Au lieu de se concentrer sur des catégories d’actifs et des indices de référence rigides, l’approche de portefeuille global tente d’examiner un portefeuille de manière holistique, où chaque investissement doit rivaliser pour obtenir une allocation en fonction de sa contribution marginale à l’objectif du portefeuille. Elle nécessite un cadre de risque unifié, applicable à toutes les classes d’actifs, ainsi qu’une approche dynamique capable de s’adapter à l’évolution des conditions du marché. L’efficacité du capital est un contributeur important au processus. En termes simples, tout actif dans lequel vous investissez doit simplement être considéré comme un flux de rendement, et la façon dont tous les flux de rendement d’un portefeuille interagissent est essentielle à la résilience et au succès à long terme du portefeuille dans l’atteinte des objectifs d’un investisseur.
Les principes clés qui sous-tendent l’approche du portefeuille global ont dicté la façon dont nous avons investi dans notre propre entreprise jusqu’à présent. Pour y parvenir, il a fallu investir dans notre équipe et développer nos propres systèmes sophistiqués d’analyse et de gestion des risques.